Des associations de patients et des collectifs de soignants attaquent l’État pour « carence fautive »
Communiqué de presse du 03 11 22
Associations Aide aux jeunes diabètiques (AJD), Association Laurette-Fugain, Association maladies foie enfants (Amfe), Collectif Inter Hôpitaux (CIH), Collectif Inter Urgences, Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité
Le 8 Juillet, 6 associations de défense de l’hôpital public, de familles et de malades, avec des collectifs soignants, ont déposé une requête préalable indemnitaire pour enjoindre l’Etat à endosser ses responsabilités telles que prévues par l’article L 1411-1 du code de la santé publique.
Aucune réponse n’a été apportée par la Première Ministre et le Ministre de la santé. Force est de constater que le droit à la santé des usagers, des patients et de leur entourage, des soignants, le droit au respect de la dignité de la personne malade, le droit de recevoir les traitements les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques garantissant la meilleure sécurité sanitaire, le principe de continuité du service public hospitalier ne sont plus assurés et que ces carences perdurent.
Nous portons un recours contentieux au Tribunal administratif de Paris pour carence fautive, qu’il soit reconnu cette carence et qu’il y soit mis un terme sans délai.
S’agissant des effectifs, nous demandons qu’il soit :
- Pris des décisions réglementaires en urgence afin de définir des ratios «patients par soignant» suffisants au regard des études internationales en la matière ;
- Défini, dans le prolongement de ces ratios, des seuils critiques ajustés sur les activités des établissements ;
- Renforcé significativement le nombre d’infirmiers, d’aides-soignants et de tous professionnels participant aux soins ;
- Mis en place un mécanisme d’alerte lorsque les seuils critiques susvisés sont atteints
Texte complet du communiqué :
https://www.entred-paris.fr/wp-content/uploads/2022/11/cp-031122-RS-1.pdf
La presse en parle !
la lettre choc à Emmanuel Macron de 4000 soignants en pédiatrie
ENTRED est co-signataire avec L’AJD de la tribune adressée au Président de la République.
Plus de 4000 professionnels de santé et 18 associations de patients ont signé ce jour une tribune pour dénoncer le manque de ressources humaines dans les hôpitaux, et la non prise en compte des nombreuses alertes précédentes.
Comme vous le savez, le moment du diagnostic de DT1 chez nos enfants est le plus souvent critique, avec un passage aux urgences pédiatriques. A ce titre, nos familles sont directement concernées par la dégradation d’une part de ces services d’urgences mais plus encore par l’état global de la pédiatrie hospitalière et en premier lieu des services prenant en charge nos enfants diabétiques de type 1.
Vous l’avez vécu, ce passage aux urgences n’est que la première étape d’un long parcours. La vivre dans une situation dégradée est d’autant plus compliqué (pas de place en service spécialisé car pas de personnels disponibles, c’est un enfant qui va rester plus longtemps aux urgences, quand déjà il est possible d’accéder aux plus proches sans être transférés, avec l’éventualité de ne pas disposer tout de suite d’un mode d’administration d’insuline adapté aux cas (notamment les pompes chez les tout-petits). C’est parfois aussi un retour à domicile « anticipé » alors que les premiers jours dédiés à l’éducation thérapeutique sont indispensables et primordiaux.
Mais c’est surtout l’état global des services qui pose au long cours un véritable problème. Rappelons que l’incidence (le nombre de nouveaux cas par an) du DT1 augmente de 4.5% par an. En 15 ans les cas ont doublé. Vous imaginez bien pour autant que les services spécialisés eux n’ont pas vu leurs moyens et effectifs doubler dans le même intervalle !
Or, plus que jamais, pour assurer un suivi optimal, nos enfants ont besoin d’accéder à des lits disponibles régulièrement pour ceux dont le DT1 est difficile à réguler. C’est également une éducation thérapeutique, toujours complexe et à maintenir dans le temps pour suivre les évolutions. Et enfin, c’est la nécessité d’accéder également aux services pour la mise en place des prises en charge, notamment les fameuses pompes et capteurs fonctionnant en « boucle fermée », avec là aussi phase d’hospitalisation et formation indispensable !
Comment faire, alors que de plus en plus de professionnels quittent l’hôpital du fait des conditions et que ceux qui restent doivent pallier au manque de moyens ?
Comment faire, alors que les personnels dédiés aux services de diabétologie pédiatrique sont nécessairement redéployés pour gérer des pics aux « urgences », pics qui hélas deviennent la norme…
Ce sont alors des mises sous pompes qui sont retardées empêchant ainsi l’amélioration de la qualité de vie, des hospitalisations programmées pour reprendre un suivi irrégulier de DT1 qui sont repoussées. Sans parler du suivi « normal » tel les « hospitalisations de jour » annuelles où nous pouvons rencontrer les multiples professionnels dédiés à la prise en charge de nos enfants qui également sont repoussées ou réduites.
Nous constatons cette dégradation et c’est pourquoi nous avons soutenu cette démarche en co-signant cet appel avec l’AJD.
Et si vous aussi vous souhaitez témoigner, n’hésitez pas à nous contacter par mail.